Avant
Napoléon, personne n'osa jeter de pont sur cette Garonne infranchissable,
opaque et tellement nerveuse, qui scinde Bordeaux en deux parties
inégales, dont une ne s'en est jamais vraiment remis.
Un siècle s'est écoulé sans qu'il n'existe d'autres moyens de traverser
que ce pont de Pierre de 1822 et la gabare...
Reste
la rame me direz-vous ? Mais cette dernière ne tente pas
vraiment les bordelais pressés, sans doute trop attachés à leur
chère automobile ...
Si, depuis vingt cinq ans, deux autres ponts ont malgré tout fait
leur apparition, il faut bien convenir que le travailleur matinal
n'est toujours pas à la fête ! Notre automobiliste n'en démord pas
: le déplacement dans la ville est une véritable épreuve de force.
L'engorgement du pont d'Aquitaine, véritable goulot d'étranglement,
brûle nombre d'heures de nos concitoyens, épuise trop d'énergie,
décuple la pollution urbaine et attaque résolument la sérénité des
plus paisibles. Force est de constater : les études et les projets
pleuvent, et l'automobiliste continue de pester...
Faut-il
désespérer ? La dernière solution envisagée consiste à traverser
Bordeaux, au niveau de la rue Lucien Faure, par un pont aval, afin
d'alléger la circulation. Alors, projet ou chimère? Espérons
qu'il ne faudra pas attendre à nouveau un siècle pour que le Conseil
Général trouve la recette miracle !
|