"
Un bon verre de vin enlève un écu au médecin "
Proverbe d'Agen.
Les bons vivants le clament haut et fort : le vin est bon pour la
santé. Vaste débat toujours à la mode ! En témoignent ces rengaines
tant de fois entendues : le vin augmente la pression sanguine, abaisse
le taux de cholestérol, diminue les risques cardiaques, crée un
effet de dépendance… Que faut-il croire ? Que conclure ?
La polémique ne date pas d'hier. Hippocrate déjà préconisait le
vin comme antiseptique, diurétique et fébrifuge. Jusqu'au XVIIIe
siècle, les croyances populaires assuraient que le vin se transformait
en sang dans l'organisme et on en servait aux malades. Est-il nocif
ou a-t-il des vertus cachées ? On est bien en mal de conclure.
Le vin et le cœur.
Cela dit, aujourd'hui, nous le savons. Les tanins du vin sont bénéfiques
aux maladies cardio-vasculaires et font baisser le mauvais cholestérol.
Grâce à leur forte teneur en polyphénols, certains rouges consolident
les parois des vaisseaux sanguins et réduisent l'athérome artériel
responsable des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires
cérébraux. (Consommer du vin réduit les risques de maladies cardio-vasculaires
de 50 % selon le British Medical Journal). De là à conclure que
le vin est un " médicament " il y a peu ! Cependant, les débats
sur l'alcoolisme contrebalancent cet engouement. Consommé en trop
grande quantité, le vin devient gravement néfaste… Il est donc bien
sûr préférable de cesser de fumer et de surveiller son alimentation
plutôt que de boire sous prétexte de se protéger !
A propos du french paradox…
Depuis une dizaine d'années, les études médicales sur le fameux
" french paradox " se multiplient. Elles ont, entre autres, établi
les effets antiseptiques et diurétiques du vin. Apprenez, mesdames,
que deux verres de vin blanc ou une simple flûte de champagne vous
aideront à lutter contre la cellulite grâce à leur teneur en sels
de potassium ! D'autres travaux récents permettraient même d'envisager
une action préventive de la maladie d'Alzheimer. On constate, du
moins, des conséquences bénéfiques évidentes sur l'anxiété provoquée
par le stress du mode de vie moderne. Le vin réduit les symptômes
de dépression par son effet " euphorisant " Mais attention, là encore.
La frontière est fragile entre cette inoffensive allégresse et un
état d'ébriété, voire une dangereuse accoutumance… Les vertus "
anti-cancérigènes " du vin sont aussi mises en avant. Elles seraient
dues à ses propriétés anti-inflammatoires. Son effet bénéfique serait
basé sur l'action des polyphénols dont le pouvoir antioxydant est
dominant, ainsi qu'à sa teneur en vitamine E, en fibres et en aspirine…(
selon Michel Montignac).
Le vin et la vue.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Un nouvel argument vient plaider
en faveur du vin. Une étude américaine du " Journal of the American
Geriatrics Society " tend à montrer que le vin diminue le risque
de " dégénérescence maculaire ", cause principale de cécité chez
les personnes âgées de plus de 65 ans. Des scientifiques ont observé
3072 hommes et femmes de 45 à 74 ans souffrant de problèmes visuels.
180 étaient atteints de cette maladie associée à l'âge. Les " buveurs
de vins " voyaient diminuer le risque de la développer dans 19%
des cas. Un rôle protecteur s'expliquant sans doute par les antioxydants
contenus dans le vin. Conclusion : Buvons quelques verres pour garder
l'œil vif, et jetez un regard sans scrupules sur notre vinothèque
!… dans la mesure du raisonnable.
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